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mardi 26 décembre 2017

Définitions

La trisomie 21 ou syndrome de Down est une malformation congénitale. Le terme de trisomie 21 désigne l’ensemble des manifestations physiques  et biologiques découlant de la présence d’un troisième chromosome 21. C’est-à-dire qu’au lieu d’avoir  46 chromosomes la personne en a 47, la trisomie est alors qualifiée de complète cependant il est possible d’avoir seulement un fragment de chromosome en plus : on parle alors de trisomie partielle.



La trisomie 21 n’est pas transmissible par un agent infectieux et n’est donc pas une maladie contagieuse.Toutefois il y a une trentaine d’années, des travaux avaient suggéré le rôle favorisant l’hépatite virale mais aucun n’a été confirmé. De plus, la trisomie 21 est une anomalie génétique et non une réelle maladie donc non contagieuse.



Mais elle est cependant dite héréditaire lorsqu’elle se transmet selon certaines conditions au sein d’une famille sur plusieurs générations :



·        Dans le cas de femmes trisomiques 21 qui ont des enfants la moitié des enfants est alors atteinte de trisomie 21 et l’autre moitié est constituée d’enfants sans trisomie 21. (Seulement une centaine de cas de grossesses de ce type ont été répertoriées selon des sources médicales) .


·         Certaines anomalies chromosomiques présentent chez les enfants (mosaïques, translocations, inversions) sont susceptibles de se transmettre et d’entrainer un risque élevé d’avoir un enfant atteint de trisomie 21, dérivée de l’anomalie parentale. Par conséquent, dans certaines familles, on voit naitre à chaque génération plusieurs enfants trisomiques . 


On peut donc qualifier la trisomie 21 de malformation congénitale puisqu'elle est dite héréditaire et est donc présente à la naissance. Cependant toutes les manifestations liées à la trisomie 21 ne sont donc pas présentes à la naissance, elles peuvent se révéler par la suite. Elle est également définit d’affection constitutionnelle, puisqu’elle s’associe à une constitution particulière : la présence d’un chromosome 21 surnuméraire. Tout ceci justifie la surveillance régulière des patients par des médecins qui savent quelles anomalies rechercher à chaque âge de la vie.


Le terme de trisomie 21 a été proposé par Jérôme Lejeune et validé par un groupe international de scientifiques.

 
Jérôme Lejeune

Une grande question se posait et se pose encore maintenant est de savoir si la trisomie 21 est considérée comme une maladie ou bien un handicap.



Une maladie est officiellement une altération de la santé des fonctions des êtres vivants. La trisomie 21 est donc bien une maladie puisque la présence d’un chromosome 21 surnuméraire  entraine des altérations organiques et fonctionnelles dont l’association et l’évolution lui sont caractéristiques.



D’autre part, le terme de maladie sous-entend aujourd’hui la possibilité d’intervention médicale et de traitement, ce qui tend à donner une vision plus positive de la trisomie 21. C’est pourquoi Jérôme Lejeune a crée le terme de « maladie de l’intelligence » pour compléter ceux de « déficience mentale » ou de  « handicap mental » qui présupposent l’absence de possibilité thérapeutique.



Quant à lui le terme de handicap se situe dans une perspective non médicale mais économique et sociale : une situation de handicap ouvre le droit à des compensations  financières et sociales tendant à rétablir l’égalité des chances. Même si aucune compensation, si importante soit-elle, ne remplacera jamais la perte de liberté de disposer du plein usage de son intelligence.



La trisomie 21 n’est cependant pas la seule trisomie même si elle est la plus connue : il existe 22 paires de chromosomes autosomes (ne déterminant pas le sexe)  et une paire de chromosomes sexuels, il est théoriquement  possible d’imaginer que tous les chromosomes peuvent être l’objet de trisomie partielle ou complète. En réalité, il n’existe pas de trisomie complète pour les chromosomes autosomes de grandes tailles, en particulier parce que ceux-ci portent trop de gènes pour que leur présence en trois exemplaires soit compatible avec la vie. Par exemple, la trisomie 16 est la plus fréquente des anomalies observées dans les analyses des fausses couches spontanées, mais aucun embryon porteur de trisomie 16 ne peut poursuivre son développement au-delà de quelques semaines de grossesse.  



Les chromosomes 13 et 18, qui sont plus grands que le chromosome 21, peuvent être l’objet de trisomie mais les enfants atteints ont des troubles médicaux importants qui entrainent  habituellement le décès peu après la naissance. Les manifestations  de la trisomie 13 comme de la trisomie 18 sont très différentes de celles de la trisomie 21. Cela dépend aussi et surtout des gènes qui sont portés sur le chromosome en trois exemplaires et de la manière dont leur excès est supporté par l’organisme.  


 Caryotype de la trisomie 13

En plus des différentes trisomies existantes, il existe plusieurs formes de trisomie 21, la plus fréquente étant la trisomie 21 libre, complète et homogène.

 
 Caryotype de la trisomie 21


  •          Trisomie 21 libre, complète et homogènes :

    Dans cette forme de trisomie 21, le caryotype s’écrit : 47, XX, +21 s’il s’agit d’une fille et 47 ,XY, +21 s’il s’agit d’un garçon. L’erreur génétique se produit le plus souvent lors de la mitose, au moment où les paires de chromosomes doivent se séparer pour rejoindre chaque cellule fille.

Prophase -      Métaphase -        Anaphase -      Télophase

Pour des raisons encore inconnues aujourd’hui, l’un des chromosomes 21 «  se trompe de chemin » et une cellule germinale en reçoit deux au lieu d’un. La première cellule, issue d’une fécondation entre la cellule germinale contenant deux chromosomes 21 et une cellule germinale normale (contenant un seul chromosome 21), comptera 47 chromosomes. Toutes les cellules de l’organisme, filles de cette première cellule, auront donc trois chromosomes 21. Il s’agit d’une trisomie 21 libre complète et homogène. 
 
-    Libre (s’oppose à translocation) : les trois chromosomes 21 sont séparés les uns des autres. Aucun n’est fusionné (collé à un autre chromosome) ;
-    Complète (s’oppose à partielle) : la trisomie concerne la totalité du chromosome 21 ;
-    Homogène (s’oppose à mosaïque) : la trisomie 21 a été observée dans toutes les cellules examinées au microscope ou qui ont fait l’objet d’un caryotype. Le terme d’homogène ne s’applique qu’aux seules cellules examinées (10,20 ou 30 cellules selon les laboratoires) mais ne permet pas d’exclure la présence d’une mosaïque dans les autres cellules de l’organisme.


  • Trisomie 21 par translocation :



Parmi les 5%  de cas restant, le chromosome 21  supplémentaire, au lieu d’être libre, est accolé à un autre chromosome (13, 14, 15 et 22). Le terme translocation signifie qu’un chromosome s’est anormalement « collé » à un autre. Dans la moitié des cas, cette translocation apparaît accidentellement chez l’enfant. Dans l’autre moitié des cas, l’un des parents porte lui-même cette translocation, mais de façon équilibrée, avec deux chromosomes 21. Ici le terme équilibré signifie que le parent a le bon nombre de chromosomes, mais arrangés de façon particulières ( transloqués ). Il n’a donc pas de trouble particulier ; mais il risque de transmettre à son enfant un chromosome 21 de trop.  Le caryotype montre 2 chromosomes 21 libres, le troisième est fusionné, transposé sur un autre chromosome.



  •          Trisomie 21 partielle :

    Dans de très rares cas, seule une partie du chromosome 21 est dupliquée, entrainant une trisomie 21 partielle. Les conséquences médicales dépendant de la région qui est en triple exemplaires, car ces régions portant des gènes très différents provoquent des effets différents. Ainsi, une trisomie concernant la partie proximale (proche du centromère : partie resserrée du chromosome) a peu de conséquence pathologiques, alors qu’une trisomie 21 concernant la région terminale (loin du centromère) provoque chez l’enfant la plupart des signes de la trisomie 21. En analysant ces cas rarissimes, il est possible d’identifier le rôle de tel ou tel segment et l’implication de tel ou tel gène dans les signes de la trisomie 21.

  •          Trisomie 21 en mosaïque :

    Les mosaïques résulteraient dans la majorité des cas de la perte d’un chromosome 21, chez un embryon qui portait une trisomie 21. L’erreur peut aussi se produire lors des premières divisions de l’œuf fécondé. Se côtoient alors chez l’enfant des cellules avec 46 chromosomes et un pourcentage variable de cellule trisomique 21. Il s’agit alors d’une trisomie 21 en mosaïque. Les conséquences médicales de cette constitution sont impossibles à prévoir, car dépendantes de la répartition des deux types de cellules et surtout de leur répartition dans chaque organe. L’enfant ayant une trisomie 21 en mosaïque peut avoir un développement identique à celui d’un enfant ayant une trisomie homogène si les cellules trisomiques 21 sont majoritaires dans le cerveau plus précisément dans le système nerveux central ; au contraire sont développement sera plus proche de la normale si les cellules à 46 chromosomes y sont majoritaires. Pour résumer la trisomie 21 en mosaïque c’est des cellules  à  47 chromosomes, dont 3 chromosomes 21, coexistent  avec des cellules à 46 chromosomes dont seulement 2 chromosomes 21. La proportion des deux catégories de cellules dépend de la date de l’accident  dans l’organisme. Elle varie considérablement d’un sujet à l’autre et, chez le même individu, d’un organe ou d’un tissu à l’autre.



  •          Trisomie 21 associée :
    La trisomie 21 est parfois associée à une autre anomalie de nombre d’un autre chromosome, le plus souvent un chromosome sexuel : trisomie 21 et syndrome de Klinefelter (XXY), ou trisomie 21 et Triplo X (XXX). Ces cas restent rares et l’expression de ces maladies est à peu près identique à celle d’une trisomie 21 libre et homogène.
    Contrairement à ce qui est dit il n’existe pas de degrés dans la trisomie 21. En revanche, les manifestations sont plus ou moins importantes. Elles dépendent des gènes du chromosome 21 de l’enfant et de la manière dont il tolère les troubles métaboliques provoqués par les gènes en excès.


    Tableau de la fréquence des différentes formes de trisomie
     
     21
     




L’origine de la trisomie 21 (peut importe sa forme) est la présence d’un chromosome ou une parcelle du chromosome 21 en trop. Ce qui nous amène à réfléchir  sur l’origine du chromosome surnuméraire.   



Les cellules germinales (spermatozoïdes et ovules ) contiennent au début de leur maturation 23 paires de chromosomes.  Elles se divisent ensuite en deux cellules filles, contenant chacune un exemplaire de chaque chromosome, soit 23 chromosomes : il s’agit de la première division de la mitose .



Lors des divisions suivantes et jusqu’à leur maturité, ces cellules gardent toujours 23 chromosomes. La fécondation rétablit le nombre spécifique de chromosomes nécessaires au bon développement de l’enfant : 23 chromosomes provenant des spermatozoïdes du père et 23 chromosomes provenant de l’ovule de la mère soit, au total 46 chromosomes. On est ici dans le cas d’un enfant sans anomalie chromosomique.



Un enfant trisomique a des chromosomes normaux, mais a reçu un chromosome 21 supplémentaire, et possède donc 47 chromosomes au lieu de 46. Ce chromosome supplémentaire est souvent d’origine maternelle, mais peut être aussi d’origine paternelle. On ne sait pas forcément car les médecins n’effectuent pas de recherches sur l’origine parentale du chromosome surnuméraire.



On sait maintenant les origines de la trisomie d'un unique enfant mais une question se pose automatiquement : si ce sont des jumeaux ou encore des triplés ... sont-ils tous atteints ?



                - Si les jumeaux sont dizygotes (faux jumeaux), l’un peut être trisomique 21 alors que le deuxième peut avoir un caryotype normal.



                - Si les jumeaux monozygotes (vrais jumeaux) sont, en général tous les deux atteints de trisomie 21.



Et le principe est le même si il y a plus de deux enfants !



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